Arimaa est un jeu simple et intuitif pour les êtres humains, mais vraiment difficile pour les ordinateurs. A la différence d'autres jeux, comme le go, qui se sont avérés difficiles pour les ordinateurs, arimaa a été conçu dès le début pour être extrêmement difficile pour les ordinateurs. Quand le champion du monde Garry Kasparov perdit contre Deep Blue, l'ordinateur d'IBM, ce fut pour Omar Syed le départ d'une recherche: quel pourrait être le jeu qui, tout en utilisant les pièces du jeu d'échecs, soit le plus difficile possible pour les ordinateurs. Après plusieurs années passées à expérimenter différentes idées, naquit enfin un jeu mille fois plus difficile que les échecs et cent fois plus difficile que le go (pour les ordinateurs).
Un prix de 10.000 $ US sera décerné à la première personne qui développera un programme capable de battre le meilleur joueur humain d'arimaa avant 2020. En lançant ce défi, l'auteur espère que des approches inédites et innovantes vont émerger dans le domaine de l'intelligence artificielle, qui trouveront des applications également dans d'autres domaines. Lorsque les ordinateurs vaincront les meilleurs joueurs humains d'arimaa, nous pourrons nous demander s'ils sont enfin véritablement intelligents.
Bien qu'on puisse jouer à arimaa sur un échiquier avec les pièces des échecs, les règles du jeu sont si différentes qu'on ne peut même pas le considérer comme une variante des échecs. Par exemple, le but du jeu est d'amener une pièce d'un certain type sur la ligne adverse, et non pas de capturer une certaine pièce comme aux échecs. Une autre différence est que les joueurs peuvent déplacer leurs pièces de quatre pas à chaque tour. Ajoutez à cela la possibilité de pousser, tirer, figer, et piéger les pièces adverses, et vous obtenez un jeu qui requiert beaucoup d'inventivité à chaque tour.
Pour se rendre compte de l'état d'esprit qu'arimaa demande, le mieux est d'aborder le jeu avec ouverture d'esprit et de jouer quelques parties. Tous ceux qui l'ont essayé disent que les règles ont été faciles à apprendre, et que la partie était vraiment intéressante.
(Traduction : Lionel Bonnetier et Claude Chaunier)